Limiter les corrections du plan de travail

Depuis quelques années maintenant, je travaille en classe flexible. J’ai toujours utilisé des ateliers, des ceintures, ou des plans de travail, mais la classe flexible demande encore plus de temps de préparation… Et le plan de travail est beaucoup plus conséquent… Je me suis vite retrouvée la première année, submergée par les corrections du travail que je laissais parfois traîner plusieurs jours avant de pouvoir y jeter un oeil… Autant dire que ce n’était pas du tout l’effet recherché par la classe flexible! Les élèves ont besoin d’un retour sur leur travail très rapide, sinon, ils oublient, ou pire, ancrent leurs erreurs dans leur inconscient… J’avais donc fait appel à une conseillère pédagogique (un grand merci Stéphanie), qui avait l’habitude de la classe flexible, et qui m’a donné plein d’astuces sur les corrections (et aussi le matériel).

S’en est suivi une grosse réflexion pour diviser par au moins 3 les corrections tout en permettant un retour rapide du travail des élèves, et en me permettant aussi de visualiser les réussites…

Choisir ce qui peut être auto-correctif immédiat

Tout d’abord, il faut sélectionner les activités sur lesquels nous acceptons de perdre le contrôle du résultat, et les rendre auto-correctives. Faites confiance à vos élèves. Bien sûr, certains regarderont la réponse avant de faire le travail, d’autres mentiront sur leurs résultats mais une fois que vous leur aurez dit (et redit, et reredit), qu’ils travaillent pour eux, ils finiront par être honêtes… Et puis, les élèves qui n’acceptent pas l’erreur, il n’y en n’a pas tant que ça.

De mon côté, tous les jeux d’étiquettes, cartapinces, activités de manipulation sont auto-correctifs. Soit je trouve sur internet des jeux déjà autocorrectifs (voir plus bas la liste et les liens), soit je fais moi-même la correction directement au dos de l’activité.

Je parle donc de deux activités en français, 2 en maths, une en histoire ou géographie (Time Line par exemple), une en anglais (souvent orale), une en sciences (parfois une expérience), le jeux de lecture à voix haute et l’art visuel.

Quand ils font leur travail, ils regardent tout de suite la correction et remplissent leur plan de travail selon la règle suivante: la moitié juste (facile à calculer pour eux), ils colorient en jaune dans le plan de travail, plus de la moitié juste: bleu, tout juste à 100%: vert, moins de la moitié juste orange et tout faux: rouge. Les couleurs sont les mêmes tout le temps

Mes élèves ont souvent un brevet à coller dans le cahier du jour pour ces activités. Ils peuvent aussi travailler en binôme et s’échanger la correction, mais pour les activités de manipulation, cela s’y prête moins.

Choisir ce que l’on veut absolument corriger

Pour moi, il était hors de question de laisser un trop grand nombre d’activités corrigées par les élèves eux-mêmes car je suis de ceux qui ont du mal à perdre le contrôle… c’est encore dur pour moi de ne pas tout vérifier, corriger contrôler… aussi, sur les conseils de la conseillère pédagogique citée plus haut, j’ai fait la liste de tout ce qui était essentiel pour moi de contrôler.

J’ai gardé toutes les activités du cahier du jour car ce sont les exercices qui arrivent en milieu, fin de séquence et me permettent de faire les groupes d’APC. C’est aussi le cahier qui va à la maison et qui est visualisé par les parents.

Dans ma classe il y a donc les 3 ou 4 exercices de français du manuel, les 3 ou 4 exercices de maths du manuel, les problèmes, le calcul mental, la copie/graphisme, les corrections de dictées.

Exemple de la préparation de correction de cahier pour aller plus vite 🤣

J’ai gardé aussi, la rédaction que j’appelle libre (rédaction de textes), qui ne peut pas se corriger entre élèves.

Les corrections collectives

Celles-ci prennent vite beaucoup de temps mais elles me permettent de vérifier si globalement la classe a travaillé sérieusement et a compris. Elles me servent aussi de point de départ de la séance en faisant un point sur ce qui a été vu avant.

Tableau d’une correction collective numération.

J’ai une activité de français et une de maths qui sont des activités d’appropriation de la notion. Elles sont courtes et rapides et ne me prennent pas plus de 5 minutes à corriger en début de séance prochaine. Je les appelle les activités bulles (car il y a des bulles sur ma fiche de consigne 🤣).

Fiche bulle qui explique l’atelier de maths.

Dans les ateliers, J’ai aussi une fiche d’histoire ou géographie, une d’anglais (parfois, celle-ci, je la corrige moi-même si j’ai un peu de temps), une de science, la littérature, la lecture compréhension. Ces fiches sont un peu plus longues à corriger et sur une séance de 30/45 minutes, parfois c’est un peu court. Il peut arriver que je projette la correction au tableau pour que les élèves se corrigent au début de la séance mais tous ensemble. Ça me permet de contrôler un peu plus et de revenir sur les points importants. Souvent, j’utilise la correction en binôme sur ces dernières fiches pour rendre plus rapide le retour collectif sur la séance d’après où je n’ai plus qu’à vérifier si tout le monde a corrigé et à revenir sur les points que je juge essentiels.

Correction en binôme

Pour le reste des fiches (celle d’orthographe sur les mots à apprendre, celle de français et celle de maths, ainsi que la gamme de lecture), j’utilise un tarifold dans lequel j’ai investi (merci leboncoin…). Chaque couleur de pochette correspond à un travail (bleu grammaire ou vocabulaire, noir orthographe et gamme de lecture, rouge maths), et on y trouve 2 à 3 exemplaires des corrections de ces fiches.

Pour l’organisation, je demande aux élèves de réaliser leur travail par binôme puis de s’échanger les feuilles pour la correction. Cela limite les soucis.

Ensuite, ils mettent sur leur plan de travail et sur mon grand tableau de suivi la couleur de leur réussite (cf plus haut) pour que je puisse leur proposer de la re médiation si besoin.

Ils ont un espace sur leur plan de travail où entourer leurs besoins d’APC ou de remédiation. C’est moi qui ajoute les couleurs des activités que je corrige et j’entoure l’apc si besoin et l’atelier de remediation si les élèves ne l’ont pas fait.

Conclusion

Cette méthode me permet de garder le contrôle sur l’ensemble du travail mais en diminuant drastiquement le temps de correction et ainsi ne pas être asphyxiée! Les élèves ont tous une correction quasi immédiate plus efficace et plus bénéfique, et ils sont acteurs de leur correction, ce qui, à mon sens, est bien plus formateur que des corrections en retard qui s’accumulent.

Ces corrections ne concernent que les activités du plan de travail, bien sûr. Tout le reste du travail fait avec moi est corrigé en collectif ou par mes soins (soit plus de la moitié du travail quand même).

Bien sûr, ce système devra s’adapter à votre sensibilité. Certains voudront diminuer encore, d’autres préfèreront un type de correction plus qu’un autre. Mais j’espère que mes réflexions vous aiguilleront et vous permettront d’avancer sereinement dans la classe flexible!

Quelques liens vers des articles, vidéos de collègues blogueurs

https://youtu.be/C-vs7gTVZxo

https://www.maicresse.fr/mise-en-place-plan-de-travail-cycle-3-zero-correction

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